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Dieudonné et la justice: un regrettable laxisme

Samedi 11 janvier 2014
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© REMY GABALDA/MAXPPP; CARMAUX LE 21 07 2005 - PARC DE LOISIRS CAP DECOUVERTE DANS LES ANCIENNES MINES DE CARMAUX . PAUL QUILES, ANCIEN MINISTRE SOCIALISTE MAIRE DE CORDES ET DEPUTE DU TARN EST A L INITIATIVE DU PROJET CAP DECOUVERTE SUR 650 HECTARES A BLAYES LES MINES

Ayant été ministre de l’Intérieur, j’évite en général de commenter les évènements concernant les domaines d’intervention des ministres de l’Intérieur ou de la Justice, pour ne pas apparaître dans le rôle –forcément déplaisant- du donneur de leçons.

 

Cependant, cette fois-ci, je ne peux pas m’empêcher de dire quelques mots sur le psychodrame national qui s’est déclenché autour de « l’affaire Dieudonné ». Je dois avouer que j’ai été profondément choqué par l’ampleur prise soudainement à la suite de faits, qui se sont pourtant répétés depuis des années. Faits délictueux, non sanctionnés ou, pire, condamnés, sans que les condamnations aient été exécutées.

 

Et, comble de l’ironie et du cynisme, voici que l’auteur multirécidiviste de ces délits, qui ne sont pas minces (racisme, anti sémitisme, appel à la haine….) se pose aujourd’hui en héraut de la liberté d’expression et en victime d’un prétendu « système »…..dans lequel il baigne d’ailleurs totalement !

 

Sans vouloir en rajouter, je souhaite simplement, devant le déferlement actuel de commentaires et d’analyses de toutes sortes auquel on assiste, que l’on aille au-delà de la nécessaire indignation. Evitons aussi de réduire ce combat, qui doit être collectif –c’est celui de la République pour défendre ses valeurs- à un « bras de fer » entre un ministre et un trublion, dans une ambiance d’affrontement de gladiateurs.

 

Il me semble à cet égard indispensable de remonter à l’origine de cette situation insupportable, en essayant de comprendre pourquoi la Justice n’est pas intervenue depuis longtemps avec détermination pour sanctionner les infractions pénales commises par Dieudonné dans son spectacle du Théâtre de la Main d’or.

 

Même si les RG n’existent plus, le système policier (et notamment la PJ) permettait de relever de tels délits et de donner à la Justice –ici, en l’occurrence, le Procureur de Paris- les moyens d’intervenir en application de la loi Gayssot. Il s’agit d’un « oubli » ou plutôt d’un laxisme dont nous payons malheureusement les conséquences aujourd’hui.

 

Tribune publiée sur le site de La Croix, par Paul Quilès

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